Un affût par -11°c et plus de 60cm de neige. Léger vent du nord, je n'ai pas d'autres choix que de m'installer sur une coulée (passage d'animaux). Mais normalement ils vont sentir mon odeur et quitteront cette coulée en amont. Ben non...surprise, après plus d'une heure d'affût, j'entends soudainement dans mon dos une respiration/halètement. Un renard est arrivé par l'arrière et a quasiment buté sur mon affût (mon affût, c'est une chaise pliante et un grand drap camouflage hiver avec une ouverture pour l'objectif et une ouverture filet pour la visualisation). Comme quoi, les odeurs...
Vous le savez, je suis fan de l'affût. Pour moi c'est la seule technique qui préserve la tranquillité du milieu et qui permet des observations/photos naturelles, sans stress. Je vois tellement de photos d'animaux en vigilance extrême ou en fuite. Hormis les différentes techniques d'affûts, il y a un point qu'il faut impérativement retenir, surtout avec les canidés qui pistent en permanence...c'est l'importance de choisir un bon cheminement pour rejoindre votre poste d'affût. Mes observations sont claires, un canidé qui bute sur un passage humain va changer d'itinéraire...il va rebrousser chemin. Observation après 1 heure de passage...combien de temps, la trace va dissuader l'animal ? Mystère, je pense que cela dépend de beaucoup de paramètres (température, vent, humidité, support.) . Il faut donc faire une bonne réflexion sur ce cheminement. Dans l'exemple ci-dessous, l'itinéraire vert permet de préserver les bordures de forêt qui sont souvent les cheminements naturels. Ainsi à l'affût je vais garder le potentiel sur les deux bordures de forêt.
Toujours un dilemme de faire des photos en plein format (24x36) ou APS-C (25,1x16.7). Pertes de finesse, netteté, bokeh, profondeur de champ...mais facteur d'agrandissement 1,6 avec Canon. Ci-dessous deux photos faites au même moment avec le même objectif (RF 100x500) avec un cadrage identique
Ce matin, affût raté. En arrivant au lever du jour, un renard était sur place et m'a repéré. Heureusement plusieurs renards fréquentent la zone. J'évalue mal le vent et constate après 30 minutes que je suis à mauvais vent. Changement de position. Malheureusement, j'ai pollué la zone et le résultat ne se fait pas attendre. Après 15 minutes, un renard sort sur ma gauche et croise mon précédent cheminement. Ni une, ni deux... il fait demi-tour et s'éclipse à toutes pattes. Leçon : une attention particulière sur le cheminement pour se rendre à un affût. Ne pas croiser, longer les cheminements naturels de la faune.
J'aimerai par ces quelques lignes, souligner l'importance de l'approche d'une zone naturelle, de l'importance de ne pas farfouiller à la recherche de sujets photographiques...
Trop souvent je suis témoin de comportements d'intrusions sans réflexion dans des zones naturelles. Je pense aux forêts, zones broussailleuses, zones humides... ou de photographes qui sondent à droite, à gauche dans le milieu.
Quand on aborde une zone naturelle, il est important de faire une réflexion sur carte/images satellites, in situ et d'identifier :
- Où sont les zones de tranquillités, repos de la faune
- Où se trouvent les zones d'alimentation, de parades
- Où se trouvent les zones d'activités humaines
- Où se trouvent les cheminements humains (routes, chemins pédestres)
- Où se trouvent les cheminements de la faune (couloirs, sorties de broussailles/forêt)
A partir de ces infos vous allez certainement localiser une zone à forte probabilité de présence et établir un plan d'approche et positionnement de votre affût en restant en périphérie de la zone de repos.
Souvent il faudra renoncer à votre plan ou votre plan ne sera valable que par certains vents, qu'à un certain moment de la journée, qu'après une pluie (bruit)...etc
Cette méthode d'approche rend d'autant plus intéressante notre passion qu'elle préservera la tranquillité de la faune et augmentera le succès de rencontres sans dérangement. La faune vit sa vie, nous en sommes que des témoins.
L'arrivée des appareils photos mirorless (hybrides) va de paire avec une incroyable capacité à faire des photos acceptables avec des ISO élevés. 100000 ISO est un niveau devenu acceptable suivant les lumières, environnement. En photo animalière, particulièrement pour les mammifères, cela ouvre des perspectives incroyables aux petites heures du matin. En plus d'un déclenchement silencieux, d'une visée correspondant aux réglages...on a des capacités de montée en ISO jamais espérées. Associé à un logiciel spécialisé pour la gestion du bruit comme DXO Photolab, on fait presque des miracles. Il faut oser...
Avant d'entrer sur le terrain, il est très utile de passer par la carte topo et la photo satellite. Afin d'avoir une vison d'ensemble de la région, de déterminer les zones de tranquillités, les zones attractives, les obstacles, les zones d'activités humaines. Cela permet d'avoir une première idée des zones d'affûts potentiels en fonction de la lumière et de l'acheminement au point d'affût. Evidemment les stratégies seront différentes selon les espèces que l'on espère.
En photo animalière, documenter, connaître les caractéristiques des espèces que l'on côtoie toute l'année est important. Ci-dessous, en photo, deux livres de références pour la Suisse et un livre historique de de Robert Hainard, la bible des naturalistes qui vous démontre, par ses nombreuses anecdotes, que l'animal n'est pas prévisible. Il a des habitudes mais aussi des humeurs, des règles qui lui sont propres et variables...un monde de surprises et beauté
Laissons-nous surprendre par une exposition en galerie...oui mais virtuelle. Décidemment en cette période troublée, on n'est plus surpris par ce genre de service. Je m'y lance. Un thème : regard. Une sélection de photos et une mise en place un peu compliquée techniquement et en esthétique. On ne s'improvise pas galeriste. Le résultat...à votre jugement.
Pour les déplacements dans la galerie : - le corps, touches flèches du clavier - la tête/les yeux souris, maintenir clic gauche et bouger la souris Au smartphone, c'est encore plus simple. Pour se déplacer tirez sur le rond bleu. Si vous avez un casque VR...cliquez sur VR
L'autre jour, j'arrive à mon lieu d'affût. Je pose le sac, prépare mon filet, mon tabouret...que vois-je ? un renard à la pause en lisière de forêt à 100m. Aujourd'hui, après deux heures d'affût sans succès, je replie tout...le sac au dos, qui vois-je ? un renard qui sort du bois à 100m. Décidemment la partie n'est jamais finie.
Affût...super, mais le potentiel est sur 180°. Situation difficile et frustrante, d'autant plus que sous filet, il est difficile de gérer cette largeur. Il faut prioriser : d'où vient le vent, la meilleure lumière. Il reste trois zones potentielles sur 45°